Prix jeunesse «Raconte-moi l’Histoire»

Un frère d’Amérique

« Un frère d’Amérique » de Philippe BARBEAU (Nathan – collection Les romans de la Mémoire)

En replaçant le lecteur au coeur des périodes difficiles de notre Histoire, les Romans de la Mémoire, fondés sur une information historique rigoureuse, proposés par la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense, en partenariat avec les éditions Nathan, se veulent une contribution à son approche de la citoyenneté.

Dans la France de la Première Guerre mondiale, l'histoire d'une amitié entre deux jeunes hommes, l'un français, l'autre américain, confrontés aux deuils de la guerre. Fin 1917 à Noyers-sur-Cher. Charles est parti à la guerre et son jeune frère, Jules, quatorze ans s'inquiète de ne jamais le voir revenir. Il se lie d'amitié avec un jeune infirmier américain, John, membre du camp américain qui s'est installé dans la ville. Alors que Jules apprend, écrasé de douleur, la mort de son frère au combat, John part lui aussi pour le front. Jours et semaines passent. Jules guette des nouvelles de son ami, tandis qu'il tombe peu à peu amoureux d'une jeune voisine un peu plus âgée, Anne...

Paris-Bagdad

« Paris-Bagdad » d' Olivier RAVANELLO (Grasset Jeunesse – collection Lampe de poche)

Trois semaines à Paris chez sa tante Mag, ses parents à plusieurs milliers de kilomètres, tout s’annonçait plutôt tranquille pour les vacances de Jules, seize ans. Mais c’était sans compter avec l’imprévu du boulot de Magali, grand reporter à Paris Match : un coup de fil de son rédacteur en chef, et Mag doit partir sur-le-champ en Irak. Et aucune solution à l’horizon pour que Jules puisse rester en France ! C’est ainsi qu’ils se retrouvent tous les deux en partance pour Bagdad. Première étape : Amman, Jordanie, où ils doivent récupérer discrètement le visa qui permettra à Jules d’entrer en Irak. À Bagdad, à l’hôtel Palestine, Jules découvre le quotidien des journalistes, entre articles et directs, coutumiers des paysages de guerre ; dehors, il y a, en vrai, ce qu’il a vu tant de fois à la télé : des chars, des hommes armés, des américains mais il fait aussi la connaissance de Bilal, un jeune irakien avec qui il se lie d’amitié. Et quand Jules découvre que son nouvel ami s’est fait enlever, il décide de lui venir en aide par tous les moyens. Alors que les attentats entre chiites et sunnites se succèdent et que Magali s’aventure dans les environs de Falloudja, Jules suit la piste d’une école d’un genre spécial. Bilal serait-il retenu contre son gré pour devenir un guerrier prêt à servir en martyr une cause prônée par des fanatiques ? Ce voyage apprendra beaucoup à Jules. Sur lui-même, sur les hommes, sur la guerre. Le ténébreux Alvaro, les journalistes Bernard et Roger, Aziz le traducteur, Tarek le chauffeur, Amir « Abu-Jules », la jeune Noura ou le Capitaine Davis, les figures, les lieux et les situations que l’on croise romancés dans ce texte sont le reflet d une réalité vue et vécue, « fruit de reportages réalisés en Irak ».

Demain la liberté

« Demain la liberté » de Guillemette RESPLANDY (Nouveau Monde)

1943 : Albert a 20 ans. Adolescent, il s'est lié d'amitié avec Jordi, un catalan d'Espagne. Mais depuis le déclenchement de la guerre civile espagnole en 1936, Albert ignore ce qu'est devenu son ami. Seule une lettre de 1939 lui annonce qu'il est en fuite et a passé la frontière française. Depuis aucune nouvelle…

Un autre sujet d'inquiétude vient s'ajouter à celui-ci : un matin, son collègue reçoit sa convocation au Service du Travail Obligatoire mis en place par l'occupant allemand. Pour Albert, pas question de travailler pour l'ennemi. Avant même de recevoir la lettre, il décide de mettre en œuvre son plan d'évasion pour fuir les autorités. Il quittera Paris en train, direction Perpignan et de là, avec l'aide de ses proches, il rejoindra l'Espagne.

Commence alors un périple semé d'embûches, de peurs et de trahisons. Albert, se croyant sauvé est arrêté par les troupes fascistes de Franco et envoyé en camp de prisonniers, où l'on attend, dans des conditions d'hygiène et de détention désastreuses, sa libération… ou son exécution. Avec l'aide de ses compagnons d'infortune, il trouvera la force de croire en la possibilité d'une évasion et, qui sait, dans l'espoir de revoir son ami Jordi, devenu opposant au régime.

Victor Jara, Non à la dictature

« Victor Jara, Non à la dictature » de Bruno DOUCEY (Actes Sud Junior – Collection Ceux qui ont dit non)

Le 11 septembre 1973, à Santiago du Chili, Augusto Pinochet prend le pouvoir et installe une dictature à la place du gouvernement démocratique du président Allende. Ce jour-là, Victor Jara, un jeune auteur-compositeur proche des socialistes, est arrêté et emprisonné avec des centaines d’autres personnes dans le stade de Santiago. Il y sera exécuté, non sans avoir eu les mains écrasées par un militaire. Mais son chant de protestation continuera à résonner longtemps dans le stade… La dictature a plusieurs visages : celui de Pinochet, qui finit par mourir à un âge avancé sans avoir répondu de ses crimes. Ou bien celui de la junte militaire birmane, qui séquestre le prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi et élimine tous ses opposants. Ou tant d’autres encore à travers le monde.

Des hommes dans la Grande Guerre

« Des hommes dans la Grande Guerre » d' Isabelle BOURNIER (Casterman)

Dans le cadre des célébrations du 90e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, et alors que vient de disparaître le tout dernier poilu, cet album, proposé dans un attrayant format à l’italienne, fait revivre par le texte et l’image l’existence quotidienne des hommes et des femmes plongés dans la Grande Guerre : les soldats au front, bien sûr, mais aussi tous ceux qui vivent à l’arrière, enfants compris. Des hommes dans la Grande Guerrese distingue tout particulièrement par sa riche iconographie. Trois sources visuelles ont été mobilisées pour la circonstance : photos et documents d’archives, photos d’objets de la Grande Guerre, et enfin illustrations de Tardi, issues de sa bande dessinée C’était la guerre des tranchées publiée chez Casterman. Un album attractif, vivant et solidement documenté.

Putain de guerre

« Putain de guerre » de TARDI et Jean-Pierre VERNEY (Casterman)

En cette année de commémoration du 90e anniversaire de la fin de la Grande Guerre, et alors que le dernier poilu vient de disparaître, Tardi renoue avec la mémoire de 14-18 à travers son nouveau projet : une évocation en bande dessinée du premier conflit mondial, et de la place qu’y ont occupée, au quotidien, les hommes qui s’y sont affrontés et entretués. Un récit de fiction, mais où le souci de véracité et la rigueur de la reconstitution historique occupent une place primordiale. Ce nouveau projet, dans la forme, reprend le découpage en 3 strips par page déjà utilisé dans l’album. C’était la guerre des tranchées. Le récit débute en couleurs, mais, au fil de sa progression chronologique, et à mesure que la guerre s’enkyste, s’étend et s’approfondit, adopte les tonalités de plus en plus monochromes de la boue et de la grisaille. Avant d’être proposé en librairie en album, fin octobre, ce nouveau grand récit de Tardi fait l’objet d’une publication sous la forme d’un journal grand format, à raison de trois numéros de vingt pages chacun. Chaque numéro du journal, centré par ordre chronologique sur l’une des années de la période 1914-1916, comporte d’une part quinze pages de bande dessinée et d’autre part cinq pages de textes et d’articles, consacrés à l’actualité non-militaire de la période. L’ensemble de ces textes, illustrés par Tardi, est signé de l’historien Jean-Pierre Verney, qui assure depuis des années, aux côtés du dessinateur, le travail de documentation.

L'étoile (Hors concours)

« L’étoile » de Viviane KOENIG et Eliane STERN (Oskar Edition)

Document unique : témoignage bouleversant d’une petite fille de l’est de la France qui participe, à sa manière, à la Grande Guerre.

La jeune Éliane Stern a décidé d’aider les poilus devenus aveugles lors des combats. Pour ce faire, elle utilise les seules armes dont elle dispose – du papier, des crayons – et rédige « son » journal de guerre : une feuille d’infos, de commentaires et d’anecdotes, illustrée par ses soins, et qu’elle fait paraître tous les mois. Éliane était Française, mais elle aurait aussi bien pu être belge ou allemande... De tous côtés, les enfants ont beaucoup souffert. Sous la plume d’Éliane, ce sont les craintes, les douleurs et les privations des gens de l’arrière qui s’expriment, mais aussi les espoirs d’une fillette attendant avec ferveur la paix et le retour de son père soldat.