Bonjour à vous tou.s.tes et à chacun.e de vous,

Je suis très touchée à l'idée que vous allez lire mes livres. C'est toujours beau de s'imaginer que des lectrices, des lecteurs vont s'emparer d'un texte sur lequel j'ai travaillé durant des mois, tourner les pages d'un livre que j'ai écrit, se glisser dans la peau de personnages que j'ai choyés.

Je suis aussi très émue que ces lectures se fassent dans le cadre d'un projet mené par le Centre mondial de la paix, des libertés et des droits de l'homme. Paix, liberté, droits de l'homme, ce sont des mots qui donnent du sens à ma vie, des mots qui nous grandissent tous quand nous tentons de les faire vivre dans nos quotidiens. Ils résonnent très fort en moi, j'espère qu'en vous aussi.

Alors me voilà avec vous, pour quelques mois, jusqu'au moment où je pourrai rencontrer certains d'entre vous. Me voilà prête aussi à correspondre sur ce blog avec ceux qui en ressentiront l'envie.

Vous allez découvrir La trouille, un roman qui vient évoquer la peur d'un jeune homme qui après plusieurs longs mois de prison, va recouvrer la liberté. Étrange d'avoir peur, pensez-vous? Et bien non, sachez que si l'enfermement en cellule, dans un lieu fermé est une expérience terrible, il n'en rend pas moins la liberté difficile. Retrouver un monde ouvert, les grands espaces, ceux qui ont continué leur vie, la honte qu'on a pu faire porter à ses proches ... tout cela fiche la trouille. Je le sais, parce que j'ai animé beaucoup d'ateliers d'écriture en prison, et que j'ai à cette occasion rencontré des gens chouettes, parfois merveilleux, parfois pas sympas, parfois en colère. J'y ai rencontré des gens comme partout ailleurs. Et certains qui avaient cette trouille à l'idée du dehors. Mon jeune héros va vivre une expérience un peu particulière qui va lui redonner confiance en lui, en les autres aussi. Mais je n'en dirai pas plus...

Vous aurez aussi entre les mains La guerre de Catherine, une BD dessinée par une jeune artiste de talent, Claire Fauvel. Elle a adapté un de mes romans du même nom, avec beaucoup de grâce, et je lui en suis reconnaissante. L'héroïne, Catherine, en fait, ne s'appelle pas Catherine: elle a dû changer de prénom et de nom à cause de la guerre. Elle va aller de lieux en lieux, pour échapper à ceux qui veulent voir disparaître tous les juifs et elle va faire des rencontres surprenantes, le plus souvent émouvantes. Elle va traverser la guerre avec un appareil photo qui ne la quittera jamais et reviendra d'où elle est partie: une école très particulière où on apprend comme nulle part ailleurs... Cette histoire là m'a été inspiré de ce que ma maman (elle a aujourd'hui 86 ans) a vécu pendant la deuxième guerre mondiale, alors qu'elle était une enfant.

Mais là encore, je ne veux pas trop vous en dire, pour ne pas gâcher votre lecture.

J'espère que vous prendrez du plaisir à parcourir ces deux histoires; que vous voyagerez un bout de chemin avec ces personnages nés de mes mots; que vous serez compagnons quelques heures, ou même plus longtemps.

J'espère qu'ils vous feront penser à la paix, aux droits de l'homme, à la liberté. Peut-être même vous feront-ils réfléchir à ces hommes et femmes qui, aujourd’hui, au jour le jour, s'engagent au quotidien parce qu'ils trouvent que l'injustice ou l'inhumanité ne devraient pas avoir de place dans nos pays. J'ai hâte de vous lire, de vous rencontrer !

Bien à vous
Julia Billet